Notre exhortation biblique portera sur une réflexion sur la réponse biblique aux questions de développement tirée du texte de Marc 6 : 37 où Jésus-Christ déclare à ses disciples ceci : « Donnez-leur vous-même à manger… ». Face à la foule nombreuse venue à la suite de Jésus pour écouter ses enseignements, spirituellement rassasiée mais physiquement affamée, les disciples paniqués par la situation de manque de provisions suffisantes, avaient opté de faire renvoyer la foule pour que chacun aille se débrouiller à se trouver de quoi manger dans les villages des environs. Tel n’était pas l’option de Jésus-Christ. Lui, de son côté, a voulu faire comprendre à ses disciples, que son Evangile est intégral et doit prendre en compte non seulement les besoins spirituels des gens, mais aussi leurs besoins physiques. Aussi pour faire comprendre cette vérité à ses disciples, malgré la difficulté réelle qui se posait (pas d’argent, de nourriture en vente dans ce lieu désert) de trouver à manger à cette foule de plus de cinq mille personnes, Jésus engage ses disciple à donner eux-mêmes à manger à la foule au lieu de la renvoyer affamée. Jésus par cet élément nouveau de sa mission à eux confié, fait de ses disciples des agents de développement appelés à être capables d’aider à trouver des solutions aux problèmes qui se posent aux populations comme la faim, la famine, etc. . Il les interdit de croire en la fatalité face à une situation alarmante sans chercher à résoudre le problème. Il les invite à prendre en compte d’abord les ressources disponibles dans la recherche de solutions au problème et à tout problème de développement au sein des populations. C’est pourquoi, il leur pose une question importante après qu’eux-mêmes aient fait l’état de la situation : « Combien avez-vous de pains ?» (Marc 6 :38). Il les invite à rechercher et à faire l’état des ressources disponibles. Face au besoins, les ressources disponibles étaient bien maigres, selon la réponse des disciples: « Cinq, et deux poissons » (Marc 6 :38). Cependant, ce sont ces ressources disponibles que Jésus va d’abord prendre en compte et auxquelles il va ajouter l’apport spirituel et physique des disciples (croire et agir en organisant les gens en groupes de rangés de cent et cinquante personnes et plus tard après le résultat de l’action, pour faire la distribution des pains et poissons aux gens affamés, Marc 6 :39, 40,41 ) comme les éléments clés pour apporter une réponse satisfaisante pour solutionner le problème de faim de cette communauté. Certes, Jésus-Christ a opérer lui-même un miracle de multiplication avec les cinq pains et les deux poissons pour nourrir cette foule de plus de cinq mille hommes (Marc 6 :41-44). Mais pour que ce miracle ait lieu, il a d’abord fallu l’obéissance de ses disciples d’accepter d’être des agents de développement. De trouver eux-mêmes les ressources disponibles et de les mettre à la disposition de Jésus-Christ (les cinq pains, les deux poissons, l’engagement des disciples eux-mêmes). Nous avons ici, une leçon édifiante de développement que Jésus-Christ a voulu non seulement enseigner à ses disciples, mais aussi à nous aujourd’hui. C’est pourquoi, au lieu de faire tomber de la manne et des cailles du ciel, comme il le fit pour Moïse et le peuple d’Israël dans le désert, ici, il demande à ses disciples de s’impliquer dans la recherche de la solution impact, au problème de faim qui se posait à la foule, et à cette fin, il les invite à utiliser les ressources à leur disposition. Certes, il y a eu miracle au regard de l’action instantanée de multiplication des cinq pains et des deux poissons pour nourrir une foule de plus de cinq milles personnes. Mais la leçon de développement qu’il nous enseigne au travers de ce miracle n’est pas moins vrai et est à la portée de chacun de nous encore aujourd’hui. Elle est à la portée de nos structures chrétiennes de développement et de nos gouvernements. Dans nos démarches quotidiennes de lutte contre la pauvreté au sein de nos populations nous devons nous en inspirer. Jésus-Christ veut nous faire comprendre :
- Qu’il n’existe aucune situation au sein des populations, aussi triste soit-elle, sans qu’une solution véritable ne soit possible à trouve.
- Que, face aux problèmes de pauvreté que nos populations connaissent, les initiatives de développement doivent être entreprises par nous-mêmes au plan local, avant toute intervention extérieur pour nous y appuyer.
- Que les ressources disponibles, naturelles et humaines et les produits locaux sont les moyens que Dieu met à la disposition de chaque peuple dans chaque contexte géographique donné, comme moyens indispensables à son propre développement. A chacun de savoir s’en servir, de savoir les mettre en valeur, de savoir les développer, de savoir les consommer et de savoir les faire accepter à la consommation par d’autres personnes, d’autres communautés et d’autres pays. Ils sont les réponses de Dieu pour sortir nos populations de la pauvreté.
- Que l’appui extérieur vient toujours comme un accompagnement à nos propres initiatives pour nous aider à faire la multiplication, c’est-à-dire à d’avantage développer ce dont nous disposons en vue d’avoir de performent résultats au plan qualité et quantité.
Certes les défis de développement pour nos populations sont grands, mais il n’y a pas lieu de nous résigner, de jeter l’éponge et de leur dire débrouillez-vous, comme avaient voulu faire les disciples de Jésus face à la foule affamée. Répondons à l’invitation de Jésus-Christ qui nous dit encore aujourd’hui comme il a dit à ses disciples il y a plus de deux milles ans : « Donnez-leur vous-même à manger… » (Marc 6 :37).